Crasse-Tignasse

Écrit par le Dr Heinrich Hoffmann
Adapté de l’allemand par François Cavanna

La « Fabrique de Théâtre » vous invite à découvrir les histoires cocasses et drolatiques du Dr Heinrich Hoffmann. II s’agit d’une création jeune public, inspirée d’un des chefs d’œuvre du patrimoine du livre pour la jeunesse :
« Der Struwwelpeter » ou « Pierre l’ébouriffé ».
Écrites entre 1845 et 1876, il s’agit de courtes fables saugrenues, illustrées de dessins à la plume. Cavanna, écrivain et caricaturiste à Charlie-Hebdo, en a fait la traduction. Il écrit à leur sujet « La cruauté parfois brutale des histoires, leur moralisme simplet, surprendront les parents d’aujourd’hui. Mais les enfants en raffolent, et plus c’est cruel, plus ils en redemandent. Tirez en la conclusion qu’il vous plaira ! ».
Crasse-Tignasse est un recueil d’histoires d’enfants pas sages. Elles composent un univers à la fois drôle, poétique et faussement naïf. De réjouissantes leçons de morales, saugrenues et cruelles à souhait, pour rire et jouer à avoir peur. . .
C’est donc une création « immorale » dont la portée éducative sera pour l’enfant l’apprentissage de la liberté face aux contraintes qu’impose une société policée.
L’objectif est de recréer sur le plateau l’univers poétique et faussement naïf qui caractérise l’oeuvre du Dr Hoffmann. La fantaisie et la cocasserie des textes renvoient à une approche poétique du monde de l’enfant. Cette panoplie du parfait désobéissant, écrite il y a plus de cent ans, ferait-elle un clin d’ œil à nos sociétés en panne de transmission des règles et des limites ?

« As-tu vu comme il est laid ? Pouah, Crasse-Tignasse, pouah ! »

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Adaptation et mise en scène : Gautier Vanheule
Avec : Mélissandre Fortumeau et Félix Verhaverbeke
Décoration : Frédérique Bertrand

JEUNE PUBLIC, à partir de 6 ans

L’Auteur présente son texte…
« Décembre 1844, j’avais beau me rendre dans toutes les librairies de Francfort pour trouver un cadeau à faire à Karl mon fils de trois ans, rien ne convenait à ma soif d’originalité. Fables naïves, bibles moroses, abécédaires ou encyclopédies au canevas tout aussi normatif, toujours des livres sans goût, des points de vue accusateurs, des histoires édifiantes ou les enfants me semblaient bien trop sages, et surtout dépourvues de la moindre épaisseur subjective. Mes recherches s’avérant infructueuses, je décidais donc de créer moi-même ce fameux récit que je ne trouvais nulle part, par quelques dessins jetés au hasard d’un cahier. Pour le style, nulle inquiétude, car j’avais la plume facile et le sens de la rime, sachant manier le vers de mirliton avec dextérité, pour le sujet, il me suffirait simplement de puiser dans ma connaissance des enfants et des troubles psychiques dans lesquels j’étais déjà spécialisé, du fait de ma profession d’aliéniste, ayant d’ailleurs permis de faire dans ce domaine des avancées décisives. Dans la fièvre créatrice, dix petits contes surgirent d’un même élan de ma plume affûtée, une galerie de personnages hauts en couleur, et plutôt surprenant dans la représentation de leurs petites tragédies quotidiennes. Le plus connu d’entre eux, Pierre L’ébouriffé ouvrait ce bal saugrenu pour laisser défiler à sa suite – plus lacrymale que royale – Le méchant Frédéric, ou encore Philippe-qui-gigote… Tout ce petit monde représentait, dans dix historiettes au trait bien léché, dix défauts d’enfants particulièrement répandus dans les familles allemandes et peut être même au-delà des frontières.
L’imprévisible dénouement de cette poignée de vignettes colorées, toujours à la lisière de l’absurde et de l’effrayant a choqué autant qu’il a fait rire un lectorat conquis d’avance qui a fait de ce travail de circonstance une œuvre universelle. Mes étranges récits frappèrent surtout par leur absence de dénouement objectif, une nouveauté narrative à l’époque, en tout cas, personne, toutes classes sociales confondues, n’y resta insensible. Mon recueil, après avoir suscité un nombre illimité d’interprétations contradictoires est resté dans la mémoire commune pour l’innovation que représentait à l’époque l’interdépendance du texte et de l’image ajoutée à un goût très prononcé du non-sens, une tonalité inhabituelle dans les livres proposés à la jeunesse du XIXe siècle. »
Dr Heinrich Hoffmann

Une création de la « Fabrique de Théâtre » réalisée avec le soutien du Département du Pas-de-Calais, la Région Hauts-de-France, la Ville de Marquise, le Théâtre Octobre et en partenariat avec le Théâtre du Millénaire/CCA de La Madeleine.
Spectacle aidé à la diffusion par le Département du Pas-de-Calais.